isabelle alfonsi et geneviève fraisse à petite égypte

isabelle alfonsi et geneviève fraisse à petite égypte

jeudi 26 septembre 2019 à 19h00

À l’occasion de la double parution de Pour une esthétique de l’émancipation  (Éditions B42) et de La Suite de l’histoire. Actrices, créatrices (Le Seuil), rencontre avec la galeriste Isabelle Alfonsi et la philosophe Geneviève Fraisse autour de lignées féministes et queer.

Loin de relire l’histoire de l’art en lui appliquant de façon anachronique le terme « queer », utilisé positivement dans les milieux militants depuis la fin des années 1980, Pour une esthétique de l’émancipation cherche à montrer comment l’écriture de l’Histoire de l’art a minoré l’importance des engagements politiques et affectifs des artistes et rendu inopérante la portée sociale de leurs œuvres. En imaginant des amitiés inédites entre des artistes du passé, Isabelle Alfonsi fait émerger une lignée féministe et queer pour l’art contemporain. Des pratiques artistiques du XXe siècle sont ainsi replacées dans le contexte du militantisme de défense des droits des homosexuel•le•s et de la formation d’une critique radicale féministe et anticapitaliste. Claude Cahun et Michel Journiac croisent l’histoire du minimalisme états-unien, vu à travers Lynda Benglis, Lucy Lippard ou Yvonne Rainer. Les guerres de représentation menées pendant la crise du sida sont lues au prisme des œuvres de Felix Gonzalez-Torres, du concept de désidentification de José E. Muñoz et de l’activisme culturel du groupe Boy/Girl with Arms Akimbo, dans le San Francisco des années 1980.

Dans La Suite de l’histoire. Actrices, créatrices la philosophe et historienne de la pensée féministe Geneviève Fraisse analyse les stratégies mises en place par les femmes qui ont décidé d’être artistes pour s’autoriser à pratiquer l’art, déjouer les représentations habituelles, échapper à la rivalité avec les hommes et engager un affrontement symbolique. Elle évoque les écrivaines, les plasticiennes, les musiciennes, les cinéastes ou encore les danseuses.

Crédits photo : Matt Taylor et Myrigiff