Un spectre hante l’histoire de la littérature : des femmes écrivent, et sont (parfois) lues. L’histoire, s’écrivant de mémoire d’hommes, délaisse, néglige et relègue dans l’oubli les productions des femmes. Toujours ramenés au témoignage, si possible doloriste, et critiqués parce que « victimaires », les textes féministes ont pourtant une histoire et, disons-le, du style. Cet essai propose, d’un point de vue qui pourrait être celui d’une féministe découvrant le féminisme, un parcours à travers des genres et des œuvres littéraires où se construit quelque chose comme un feminist gaze. Plus engagé que le female gaze, il traduit en registres les émotions d’une vie de femme confrontée à la domination masculine, choisissant en réponse le rire, la révolte et l’utopie – toujours avec style.