vendredi 31 mars 2017 à 19h00
Lancement des deux derniers titres de Zamân Books : le numéro 7 de la revue Zamân – Textes, images & documents, et Douze saisons, une monographie consacrée à l’artiste libanais Gebran Tarazi.
Douze saisons : grande monographie offrant une vision panoramique de l’œuvre de l’artiste libanais Gebran Tarazi, peintre des variations géométriques n’ayant eu de cesse d’explorer le carré à travers un labyrinthe de formes issues aussi bien de Damas, Jérusalem, Rabat ou Beyrouth. L’ouvrage mêle aux reproductions des tableaux et d’autres travaux une sélection d’écrits de l’artiste – journal, extraits de romans et correspondances – des entretiens et des textes critiques.
Cet ouvrage monographique sur la production picturale et l’héritage culturel de l’artiste libanais Gebran Tarazi (1944-2010) témoigne d’une œuvre unique en son genre. Celle d’un ermite de la pensée géométrique, lancé dans la quête sans relâche d’un territoire perdu, à la fois identitaire, politique et esthétique. Emblème le plus éclairant de cette œuvre digne d’une ascèse spirituelle, les tableaux peints par Tarazi entre 1988 et 2003, pensés par l’artiste comme des ensembles conceptuels et symphoniques, jouxtent dans ce livre ses autres réalisations – œuvres graphiques, coffres et miroirs. Autant de « saisons » de variations géométriques et chromatiques explorant la forme carrée à travers un labyrinthe ornemental dont les ramifications géoculturelles transitent aussi bien par Damas, Jérusalem, Rabat ou Beyrouth.
En dialogue avec l’abstraction géométrique et le modernisme européens (notamment Josef Albers et le Bauhaus), Gebran Tarazi cultive cependant sa propre utopie méditerranéenne, dans laquelle se dénoue implicitement le nœud traumatique de la guerre au Liban. Cette publication entend offrir une vision panoramique d’une œuvre à la fois scientifique et fantasmagorique, rigoureuse et rêveuse. Et, plus largement, dévoiler une trajectoire intellectuelle qui, puisse-t‑elle traduire une quête mystique, se révèle une ressource clé pour l’histoire de l’art, mais aussi les études littéraires et la pensée critique « postorientaliste ». Écrits, journal de bord, correspondance de l’artiste et textes critiques accompagnent ainsi le catalogue des œuvres.
Présentation des parutions par Morad Montazami, directeur de Zamân Books, suivie d’une projection de films en présence des artistes Touda Bouanani, Arash Hanaei et Fari Shams.
Numéro des nouveaux savoirs, le nouvel opus de la revue Zamân propose une cartographie alliant le Pacifique à la Méditerranée, de l’Inde au Maroc, en faisant intervenir les curators, artistes et historiens de l’art les plus novateurs de différentes générations (Toni Maraini, Eric Baudelaire, Geeta Kapur, Touda Bouanani, Faouzi Laatiris…). Le voyage des images, les nouvelles encyclopédies et les archives d’un « Orient » postmoderne sont au cœur de ce numéro destiné à toutes les bibliothèques de Babel.
Publiée par Zamân Books, Zamân est une revue qui renaît de ses cendres, suite à deux numéros parus en 1979 et 1980 sous la collaboration d’un groupe d’intellectuels iraniens exilés en France (elle se voulait à l’époque une appréhension marxiste et critique de la révolution islamique en Iran). Redéfinie à l’occasion de cette seconde vie comme une revue sur les savoirs cosmopolites issus des mondes africains, asiatiques et arabes, un premier numéro sorti au printemps 2010 a permis d’en situer les enjeux actuels.
La revue repense la zone de contact entre les sciences, l’art et la littérature et alimente cet effort critique commun aux études postcoloniales, postorientalistes et, de manière générale, à toute forme de « contre-histoire » de l’art et des images. En reprenant le modèle des « constellations », cher à Walter Benjamin, la revue Zamân met en lumière des artistes modernes et contemporains qui se sont récemment fait leur place dans les expositions et musées internationaux (Barbad Golshiri, Ziad Antar, Julien Audebert, Abbas Akhavan, Jordi Colomer, Mitra Farahani, Shezad Dawood, Bahman Mohassess, Marwan…) ; des auteurs qui représentent une nouvelle génération de critiques et théoriciens (Thomas Golsenne, Monia Abdallah, Magali Le Mens, Nadia Mounajjed…) ; des auteurs plus réputés qui soit n’avaient jamais été traduits en français jusqu’à aujourd’hui, soit ne demandaient qu’à être redécouverts (Zeynep Çelik, Laura U. Marks, Sohrab Sepehri, Etel Adnan, Geeta Kapur…).
Zamân est élaboré à Paris par Élie Colistro (designer graphique), Lætitia Mate̱ke̱ (coordinatrice éditoriale) et Morad Montazami (rédacteur en chef).