– vendredi 2 février 2024 à 19h
En 1942, les Allemands exproprient le cimetière juif de Thessalonique, alors le plus important d’Europe. Les pierres tombales seront utilisées comme matériel de construction dans la ville, par les Allemands puis par les Grecs. À cet effacement culturel, s’ajoute la destruction physique de la communauté. Environ 54 000 juifs de Thessalonique furent exterminés, soit 96% de la population juive de la ville. Le photographe Martin Barzilai s’est rendu à plusieurs reprises à Thessalonique depuis 2018, à la recherche de ces fragments de tombes disséminés dans la ville, de ce qui a été rendu invisible, ces traces qui ont résisté au temps. De cette enquête il en a aussi tiré un journal et des entretiens avec des personnes concernées par cette mémoire fantôme. Quelles sont les traces de ce passé dans la ville et dans les mémoires ? Comment se manifeste cette présence fantomatique qui articule, dans un même lieu, présence et disparition ? Comment est-elle perçue par les habitants ?