Chères amies, chers amis, dans un mois c’est Byzance !, un festival avec Les Désirables les 12, 13 et 14 avril 2024, avec le soutien du CNL (Centre national du livre) et de l’IRIS (Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux).
« À Londres, un gang perce le coffre-fort d’une bijouterie et fait main basse sur colliers de perles, bagues, et pierres précieuses. Il y trouve aussi la clef du coffre-fort de la bijouterie voisine qu’il dévalise, lequel coffre-fort contient la clef du coffre-fort d’une troisième bijouterie… »
« Notes sur le cinématographe », Robert Bresson, extrait cité par Wassyla Tamzali dans « En attendant Omar Gatlato. Sauvegarde » (Éditions Motifs, Alger, Archives Bouanani, Rabat, et Talitha, Rennes, 2023)
La Librairie Petite Égypte, avec le collectif Les Désirables, propose la deuxième édition d’un événement annuel consacré à l’économie sous toutes ses formes.
Dans chaque coffre-fort la clef d’un autre coffre-fort : la librairie propose cette année 2024 de faire main basse sur bijoux, parures, choses précieuses. En 2023 nous avions pour motifs gestes, dons, dépenses ; en 2025 nous aurons banques, butins, trésors.
La culture matérielle et sociale du bijou relève de différents champs d’étude, de recherche et de création : histoire matérielle des objets d’art, histoire des sensibilités et des usages, histoire économique des circulations d’objets et des migrations, anthropologie du corps et des parures, histoire de l’art, études féministes, littérature…
Nous souhaitons, avec l’historienne Anne Perrin Khelissa, « rendre vivants ces objets historiques, immobiles ou figés par l’image, faire appel à leur qualité de témoin, de trace mémorielle de notre relation aux choses » (« Luxe intime. Essai sur notre lien aux objets précieux », éditions du CTHS, 2020).
17h Lancement du festival avec Kaptan Pacha : histoires de bijoux, d’orfèvres arméniens et de circulation d’objets avec la participation de Mijo Thomas, Nathalie Réveillé et Manuel Charpy.
18h Ariella Aïsha Azoulay présente son livre « La résistance des bijoux. Contre les géographies coloniales » (Ròt-Bò-Krik, Sète, 2022). En deux récits mêlant autobiographie et théorie politique, l’autrice serpente entre les catalogues de bijoux, les photos trouvées et les collections d’objets pillés, pour déployer par fragments l’histoire de sa famille juive arabe.
19h Paola Raiman présente le film de René Vautier « Les Anneaux d’or » (1956). Au moment de l’indépendance tunisienne, les propriétaires de gros bateaux décident de vendre, alors que beaucoup de petits pêcheurs se retrouvent bientôt sans travail. Leurs femmes décident alors de mettre en commun leurs anneaux d’or pour les vendre et ainsi racheter des bateaux.
20h Soirée Sentier : la Librairie Petite Égypte fête son 8ème anniversaire.
10h Atelier bijoux animé par Ariella Aïsha Azoulay avec la participation de Karine Arabian, Émilie Liao, Hélène Rommelaere et Laurent Tijou.
13h Murathan Mungan présente « Les djinns de l’argent » (Kontr, Istanbul, 2018, trad. Sylvain Cavaillès), suite de nouvelles autobiographiques dont l’écriture est construite à partir d’identités minoritaires (arabo-kurde, homosexuelle), et inscrite dans une géographie particulière, celle de Mardin, région du sud-est de l’Anatolie.
14h Hortense Belhôte et Manuel Charpy en conversation autour des bijoux de famille.
15h Performance et lecture d’extraits de livres des maisons d’édition indépendantes formant le collectif Les Désirables, par Lula Béry et Pauline Haudepin.
17h Rosie Pinhas-Delpuech présente son livre « La faille du Bosphore. Entretiens de Rosie Pinhas-Delpuech par Maxime Maillard sur le métier de traductrice et d’écrire » (La Baconnière, Genève, 2023). Récit d’une enfance chatoyante à Istanbul dans une polyphonie de langues et récit de son travail de traductrice.
18h Sarkis présente son œuvre « Icônes d’Istanbul », débutée en 1986, une série ininterrompue de scènes gravées ou peintes, détournées de leur usage initial (souvenir, relique) et libérées du fouillis d’un cabinet de curiosités, miniatures amies et poétiques.
19h Maya Abu Al-Hayat présente son livre « Robes d’intérieur et guerres » (Héros-Limite, Genève, 2024). Le recueil est une anthologie, composée par l’autrice à partir de ses livres « Ce sourire… ce cœur » (2012), « Robes d’intérieur et guerres » (2015) et « La peur » (2021). L’écriture d’un temps cyclique, voire immobile – celui de la situation des Palestiniens en Palestine.
20h Soirée Grand Bazaar avec Nurdane Çağlar-Bourcier, autour de son livre « L’aubergine. 10 façons de la préparer » (L’épure, Paris, 2024), et de colliers d’aubergine séchée ramenés d’Anatolie.
11h Atelier bijoux animé par Ariella Aïsha Azoulay ; finition et restitution.
12h Maxime Actis présente son nouveau livre à paraître, « Brutus, Brutusses » (L’Ogre, Paris, 2024), qui explore les conditions de départ et de refuge de personnes exilées. Entre huis clos et roman choral, entre fiction et documentaire, « Brutus, Brutusses » est une sorte de Décaméron du 21ème siècle.
14h Table ronde autour des formes de mobilisations sociale, politique, intime, à Istanbul et en exil depuis l’occupation du parc Gezi (2013) avec Çağla Aykaç, Hamit Bozarslan, Nurdane Çağlar-Bourcier, Timour Muhidine, Murathan Mungan et Isabelle Saint-Saëns qui anime la discussion.
16h Philippe-Alain Michaud présente le livre d’Aloïs Riegl « L’industrie d’art romaine tardive » (Macula, Paris, 2014), large panorama des arts de Constantin à Charlemagne, posant les fondements de sa conception de l’évolution artistique qui s’appuie sur une étude minutieuse d’objets issus de l’industrie d’art, principalement la bijouterie et le travail sur métal.
17h Touda Bouanani et Maya Ouabadi en discussion autour de leur projet éditorial commun (avec Léa Morin) : « Woman, Arab and… Filmmaker ». Il s’agit d’un projet de recherche pour une réécriture féministe et décolonialiste de l’histoire du cinéma. Le projet s’attache à étudier des textes, des écrits, des œuvres de femmes cinéastes et critiques des années 1960 et 1970, en Afrique du Nord et au Proche-Orient.
18h Mathilde Ayoub, autrice de « Préfaces à un livre pour un musée syrien » (Zamân Books, Paris, 2020) invite des artistes à se réapproprier des œuvres inaccessibles décrites dans le catalogue du musée de Damas. Camille Astié, artiste et fondatrice de la marque de bijoux Astié, a imaginé une collection de bijoux en porcelaine en réinterprétant les descriptions de l’inventaire de la salle des bijoux. Avec Madeleine de Colnet.
19h Soirée Bonaventure avec Alain Farah et Heather O’Neill autour du destin et de la mémoire, à partir de leurs livres « Mille secrets mille dangers », Le Quartanier, Montréal, 2022 et « Perdre la tête » (Alto/Les Escales, Montréal/Paris, 2024).
